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Archives de presse

Baisse des charges et de l’imposition, simplification administrative, chômage limité dans le temps : le SNI présente son mémorandum

Bruxelles, le 05 février 2024 – Le SNI présente ce mardi 06 février son mémorandum pour les élections de juin et réunit, pour un débat, des représentants des partis francophones. Baisse des charges sociales et de l’imposition, simplification administrative, chômage limité dans le temps : voici les principales revendications que le SNI a synthétisées dans son mémorandum. Le SNI pointe également une défiance importante des indépendants et PME envers le monde politique et les différents niveaux de pouvoir. « Il va falloir regagner leur confiance »

Les priorités

Si certaines relèvent de secteurs bien définis comme le maintien de la période des soldes et de la période d’attente pour le commerce, d’autres sont plus transversales et partagées par les employeurs à travers l’ensemble des secteurs. « Ainsi, la réintroduction de la période d’essai et du jour de carence mais aussi la mesure ‘zéro coti’ sur le premier engagement, l’obligation pour un salarié de continuer à présenter un certificat pour un jour de maladie et la modification/limitation du système d’indexation automatique des salaires font largement consensus parmi les employeurs. Elles trouvent, à ce titre, une juste place dans notre mémorandum ».

Le top 6 des revendications des indépendants, qu’ils soient employeur ou non, ne comporte au final que peu de surprises et « rassemble des points pour lesquels le SNI continue de se battre avec acharnement. Il est à souligner que ces thèmes sont les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique même si leur ordre varie en fonction des régions ».

Trônent très largement en tête du classement, la diminution des charges sociales d’un côté et de l’imposition (IPP et ISOC) de l’autre, dans l’ordre inverse en Flandre. En troisième place, la limitation des allocations de chômage dans le temps. « Il est en effet inconcevable que les allocations de chômage restent aujourd’hui illimitées alors qu’elles sont limitées à deux ans environ dans la quasi-totalité des pays voisins. Cette période pourrait être prolongée au cas où le chercheur d’emploi démontrerait qu’il suit avec succès une formation dans un métier en pénurie ».

A la cinquième place de ce classement, tant chez les néerlandophones que chez les francophones, un point relatif au statut social, l’octroi d’indemnités d’incapacité de travail dès le premier jour et cela peu importe la durée de l’incapacité de travail. « Il s’agit d’une injustice flagrante pour les indépendants par rapport aux salariés : ils ne touchent en effet des indemnités que s’ils sont en incapacité de travail pendant au moins 7 jours ». Le SNI demande plus largement que « dès qu’une amélioration est apportée au statut social des salariés, il soit automatiquement envisagé une amélioration semblable ou équivalente pour celui des indépendants. Pas question de laisser s’agrandir à nouveau le fossé entre les deux statuts ! »

Restent les places 4 et 6 pour compléter ce top. Si ce sont les mêmes, leur ordre est inversé. En effet, les francophones placent au quatrième rang l’introduction d’un tarif social énergie pour les PME. « C’est une mesure que le SNI avait déjà réclamée au moment de la crise énergétique et qui nous semble toujours pertinente en prévision d’une potentielle nouvelle crise énergétique. Cela permettrait d’éviter des fluctuations à la hausse des prix de l’énergie ». La dernière revendication, est une mesure phare de la simplification administrative que réclament à cor et à cri les entreprises et singulièrement les indépendants et les PME : l’octroi automatique des mesures d’aide et des primes quand un indépendant ou une PME y a droit et cela, sans devoir recourir systématiquement au remplissage fastidieux de formulaires. « Cela va dans le sens de ce que nous appelons le ‘only once’, à savoir qu’une entreprise n’a pas à remplir à chaque fois, dans ses contacts avec l’administration, des données que cette même administration possède déjà ».

Fort de l’accord conclu il y a quelques mois avec la Sabam et Unisono après sa class action, le SNI met également sur la table le principe ‘On ne paye que ce que l’on consomme’. « C’était la base de notre raisonnement dans le litige avec la Sabam. Il n’est pas normal de devoir continuer à payer certains frais obligatoires alors que l’on a été fermé d’autorité. C’est une mesure que le SNI veut voir généralisée».

Enfin, le SNI souhaite que les autorités mettent un accent particulier sur les femmes. « Elles constituent plus de la moitié de la population mais à peine un tiers des indépendants et un cinquième des employeurs. Le SNI demande donc une systématisation des statistiques et études ‘genrées’ au niveau des faillites, des obtentions de prêts , de la gestion d’entreprise, capitalisation des entreprises mais aussi notamment un travail sur le nombre de places et des horaires des crèches ».

Défiance envers les politiques

Pour le SNI, il était également utile de jauger la relation des indépendants et des PME au monde politique. Les résultats sont sans appel et font état d’une réelle défiance vis-à-vis des hommes et femmes politiques en place. Ainsi, 82% des francophones et 83% des néerlandophones ne se sentent pas (du tout) soutenus par le niveau fédéral. Le régional flamand est à peine mieux loti, avec un sentiment négatif de 78% tandis que les régions bruxelloise et wallonne recueillent quant à elles 86% d’opinions défavorables.

Il n’est dès lors pas étonnant que 79% des répondants francophones et 78% des flamands n’aient plus aucune ou très peu de confiance dans le monde politique. « C’est très clair. Un point essentiel des futurs gouvernements va être de vraiment les respecter et de faire tout leur possible pour regagner leur confiance ».
Cette défiance se traduit d’ailleurs en outre dans les réponses à la question de savoir quel parti représente/défend au mieux les intérêts des indépendants et des PME. La proposition ‘Aucun’ se classe en effet très largement à la première place en Flandre (56%) et à la deuxième chez les francophones (34%). « A noter que nombre de répondants ont signalé avoir mentionné l’un ou l’autre parti en précisant qu’il ne s’agissait pas du meilleur… mais du moins mauvais choix. Tout ceci montre à quel point les indépendants et les dirigeants de PME se sentent oubliés, pour ne pas dire ignorés voire méprisés par les représentants politiques ».

« Nous ne manquerons évidemment de mettre tout ceci en avant lors du débat que nous organisons ce mardi soir, à Louvain-la-Neuve  au Cercle du Lac, avec des représentants des partis politiques francophones », conclut le SNI.

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